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LE DEFI DU TELEPHONE PORTABLE

Nous l'avons déjà évoqué, ce pays manque légèrement de libertés individuelles mais nous ne reviendrons pas cette fois sur le condition féminine car parfois, cela peut être un avantage....

Une nouvelle loi vient d'être mise en vigueur pour les téléphones rechargeables par cartes. Avec la quantité d'immigrés dans ce pays, c'est le mode le plus adopté bien évidemment.

Le gouvernement a donc décidé que désormais on devait aller se faire enregistrer chez son opérateur avec passeport ou toute autre preuve d'identité. J'ai donc profité de la présence très temporaire de James pour me rendre à la boutique en question. Imaginez SFR ou ORANGE aux heures d'affluence, eh bien vous êtes loin du compte.....Dehors, 100 "workers" pakistanais, indiens, bengladais agglutinés le nez scotché contre la porte vitrée (au demeurant fort sale). Un Saudi au regard de braise, portant fièrement sa disdasha immaculée et son keffieh filtre les entrées car à l'intérieur, il y en a déjà 50 autres .

J'arrive, altière, "poussez-vous, je suis une femme" car normalement il devrait y avoir une entrée spécialement conçue pour nous "sexes faibles" afin de nous soustraire aux regards mâles. Mais ai-je déjà précisé que nous vivons dans la partie de Jubail dowtown plus proche de Mumbai ou de New Delhi que l'autre partie de la ville beaucoup plus résidentielle. Nous avons toujours eu un penchant pour le "sauvage"!..... Donc la foule s'écarte telles les eaux devant Moïse, on m'ouvre, James trottine derrière moi et bien sûr en bonne française, je décrète ne pas vouloir attendre. Vous me croyez si vous voulez mais personne n'ose moufter, en France on se ferait lyncher pour moins que cela.

Je suis donc immédiatement prise en charge par le seul élément parlant à peu près l'anglais, copie de la SIM carte, copie du passeport, ça se complique au moment d'enregistrer les données sur l'ordinateur, ils ne sont guère habitués aux passeports français. Nous vérifions quand même les données inscrites, ce n'est pas comme si nous n'avions pas confiance mais quand même... et on nous dit que tout est en ordre et que nous pouvons repartir en paix.

Je ne me suis pas servie de mon téléphone de suite mais j'ai découvert deux jours plus tard avec horreur alors que James était reparti sur son chantier que mon téléphone était en "appel d'urgence uniquement". J'ai patienté encore deux jours mais ma patience étant comme chacun le sait toute relative, j'ai demandé à un chauffeur de me reconduire à la boutique STC (Saudi Telecom Company).

Même scénario d'apocalypse, autant de workers outside and inside. Je force à nouveau le passage, suivie cette fois par mon chauffeur qui parle arabe, ça peut servir. Le saoudien de l'entrée est beaucoup moins séduisant que le premier et je balaie mine de rien l'assitance d'un coup d'oeil rapide pour voir si je le retrouve dans cette foule bigarrée entre les loungui du Bengladesh et les dhotis indiens.

Re-explications, j'en rajoute, théâtrale, en disant que je suis déjà venue en  et que je suis au  bord des larmes. Recopies de tout le bazar pendant que mon saoudien (le moche) fait quand même preuve d'une extrême civilité en m'expliquant qu'il connaît qu'une seule phrase en français "je suis fatigué" et de lui répondre "moi aussi" tout en maugréant "tu ne peux pas savoir à quel point de ton pays"....A défaut de ressembler à George Clooney, il est efficace car ô miracle, mon téléphone se remet à émettre des signes de vie. Je remercie chaleureusement tout le monde, je les embrasserais si je pouvais, Choukran, Massalama, enfin reconnectée au monde...Je ressors tenant mon téléphone comme le St Grâal. Le lendemain, je reçois un message de STC en arabe mais comme mon N° de passeport y figure, je vais m'enquérir, inquiète , de la traduction auprès de l'office du compound . C'était juste pour m'informer que tout était en règle.

HAMDOULLAH !!!!!

 

Commentaires

  • Merci pour la dédicace ! Je suis contente de vous avoir poussée, Baronne, à conter votre dernière aventure ...

    Cependant, je dois dire qu'il nous manque le son car, narrée de vive voix au tel, cette anecdote n'en était que plus croustillante !

    Mais vos correspondants vous connaissent suffisamment pour se mettre en situation, isn't it ?

    Dans ce pays, tout est prétexte à la narration ... alors n'hésitez pas à nous distiller votre humour régulièrement ... on en a tant besoin dans nos contrées ...

    Salam !

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