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  • HUMANBEING

    A la demande expresse de l'une de mes fidèles lectrices mais non la moins curieuse, je vais tenter de vous dresser une petite étude anthropologique de mon environnement. Elle s'articulera surtout sur l'espèce féminine puisque c'est celle que je côtoie au quotidien.

    La doyenne, Sud Africaine et la plus ancienne aussi dans ce compound, s'est investie du pouvoir décisionnel sur les sorties "récréatives" de ces dames. Pure descendante des Boers, on sent en elle une âme de cheftaine scout. Efficacité, rigueur mais le charisme d'un donut. On ne peut pas tout avoir !!! Elle répond tout de même au doux prénom de Margaret et a toute une cour de suffragettes issues du même pays.

    Dieu sait combien je suis attachée à l'Afrique du Sud mais beaucoup moins à ses ressortissants. La vie en Arabie leur convient pleinement car ils ont l'habitude d'être "parqués" et en plus la criminalité ici est quasi inexistante, du moins à ma connaissance, ce qui en fait pour eux le paradis sur terre et leur confère un sentiment de bonheur total. C'est la communauté la plus représentative, établie depuis des années et visiblement pas désireuse d'en repartir. D'aucuns prétendent même y passer leur retraite, c'est dire !!!! Nous n'avons décidèment pas les mêmes valeurs. Notons tout de même que ce qui est bon pour le moral ne l'est pas forcèment pour le tour de taille et que plusieurs années de régime saoudien vous éloignent considérablement des standards du célèbre DUKAN.  

    Vient ensuite toute une colonie de langue hispanique passant par la Colombie, la Bolivie, le Mexique, le Vénézuela. Là aussi une figure, Iris, tentant d'effacer ses excès de nourriture par des accès de gym ou l'inverse ,vous demandant la bouche pleine comme vous gardez la ligne (et je pèse mes mots ,sachant que je suis loin de l'anorexie).

    Une autre communauté asiatique (philippine, thaïe, chinoise) besogneuse, casanière, toute dévouée à la famille et à la préparation des repas.

    Plus près de nous, les anglaises, les canadiennes de l'ouest sans distinction  notoire, je veux dire par là sans signe distinctif particulier à part peut-être leur désastreuse propension de servir en dessert leur fameux "jello".

    Nous avons aussi nos "orientales", pakistanaises, égyptiennes, libanaises, de confession islamique, toujours couvertes d'un foulard même de couleur et désertant la piscine et les joies du bikini même à 40 °C.

    Et puis, il y a Natasha, notre Slave, citoyenne de la Place Rouge, qui s'entête à m'appeler Jacqueline parce que Ghislaine est trop difficile à prononcer pour elle. Impayable quand elle parle dans son anglais hâché à chaque syllabe avec l'accent de Boris Eltsine en roulant les airs. Attachante, car dessous cette pseudo-rudesse de vent d'Oural soufflant sur la steppe et de toundra se cache toute la tendresse d'un blini fondant.

    Inutile de préciser que je suis la seule représentante de notre drapeau tricolore et que je m'attache à ne point galvauder notre réputation de "râleur" mais avec le chic de la French touch.  

    

    

  • QUOTIDIEN

    DSC03067.JPGLa vie en compound est par définition relativement communautaire puisque nous vivons serrés les uns contre les autres comme dans un minuscule village, séparés du reste de la ville par de hauts murs entourés de barbelés et protéges en divers endroits.

    Le périmètre de sécurité commence largement à l'extérieur du compound avec une voiture de police stationnée 24/24 h avec force ralentisseurs au sol hérissés de picots métalliques ( il est très déconseillé de les prendre à vitesse normale ou dans le sens contraire du "poil"). Puis un peu plus loin, deux "barbouzes" se partagent une mitraillette juchée sur une jeep et pour qui, chaque fois que nous passons devant, nous prions Allah (oui, c'est comme cela que nous l'appelons ici) afin qu'ils ne soient pas atteints subitement de Parkinson ou de narcolepsie. Encore un uniforme, armé jusqu'aux dents, dans sa nouvelle guérite en moellons en cours d'achèvement, car comme les petits cochons, après la paille, il a droit maintenant à celle en dur, le tout sera dûment recouvert d'un filet de camouflage. Aucune photo, bien sûr, n'est autorisée. Ayant simplement tenté de photographier un bougainvilliers, j'ai frisé la correctionnelle.Enfin, le poste de contrôle, à l'entrée, avec détection d'engins supposés explosifs dessous la voiture et vérification des identités.

    A côté, l'Afrique du Sud, c'est le pays de Candy!!!!!! 

    D'aucuns ont la mine patibulaire (faut dire qu'ils doivent drôlement s'emme... toute la journée)

    Avec cela, si nous ne nous sentons pas en sécurité, c'est que nous devons consulter et il restera les chambres "bunkers" de nos amis de la US Navy, derniers lieux de retranchement "just in case".

    Ainsi se côtoient dans une quasi civilité une population d'origines diverses et variées. Les hommes disparaissent au petit matin dans leurs énormes 4X4 pour ne revenir que le soir mais les ladies doivent s'organiser afin de ne pas succomber à la dépression de l'inactivité.

    Comme la gent féminine (entre autre interdiction) n'est pas autorisée  à conduire, un mini bus est mis à disposition pour nous permettre de vaquer de nos tâches les plus besogneuses à d'autres activités plus "ludiques", la notion de "culturelles" n'ayant pas vraiment sa place ici.

    Le spectacle est édifiant, tout un troupeau vêtu de longues abayas noires, battant le pavé......

    Si, d'aventure, l'envie vous prend d'acheter un vêtement, sachez qu'il n'y a pas de cabine d'essayage pour les femmes. Cela se comprend, puisque les magasins sont tenus par des hommes. Au mieux, si vous êtes dans un centre commercial, vous pouvez les essayer dans les toilettes, au pire les ramener chez vous et si cela ne convient pas, vous devrez les ramener dans un délai de 3 jours, sachant que la première ville se trouve à 1h de route aller et autant retour (ce qui sous-entend de conduite saoudienne) de notre lieu d'habitation. Je vous jure que cela réfrène considérablement les ardeurs de la fièvre acheteuse.

    Le mot "patience" prend ici toute sa signification. Il faut se familiariser avec les heures de prières au nombre de 6 par jour. Je passe sur les matinales qui nous réveillent systématiquement mais imaginez votre stupéfaction, lorsque, le caddy rempli de denrées, l'heure de la prière sonne, les rideaux métalliques se ferment et vous vous retrouvez emprisonnés devant la caisse, forcés d'attendre les 20 mn réglementaires avant que l'activitité reprenne. Pour ajuster votre shopping entre les heures de prière, je vous jure que ce n'est pas de la tarte. 

    Mais toute velléité n'est pas annihilée, je vous sens inquiets...Il reste de belles découvertes comme le souq de l'or et de l'argent où les commerçants déploient tous leurs arguments commerciaux afin de faciliter votre prise de décision.

    Autre point intéressant, peu de chance ici d'être dérangés par les touristes puisqu'ils ne sont pas admis !!!!!!

    Donc, de bonnes raisons de continuer l'aventure, néanmoins.......

  • FISH MARKET

    DSC03083.JPGLe fish market représente la principale attraction de Jubail

    (OK, pas de quoi faire la couverture du  prochain"Courrier International" et côté "glamour", ma réputation en prend un coup mais je fais ce que je peux). Je rappelle que nous sommes quand même au bord du Golfe Persique, d'où l'activité de la pêche.

    Oubliez toutes les diapositives dans vos cerveaux des poissonneries, supermarchés et autres marchés européens, alignant en jolis darnes et filets les produits de la mer. Ici, il s'agit de petits commerçants, pour la plupart indiens se jouxtant et attirant le chaland en faisant de grands gestes.

    How many kilos, Mam ? est la première question que l'on nous pose et de nous montrer en le tenant à bout de bras, un énorme bestiau de 10 kg à l'ouie rose et l'oeil vif et intelligent. Oubliez aussi les noms usuels de cabillaud, sole, églefin, carrelet, ici nous avons du Blue Parrot, du red Snapper et le plus populaire le Hammour (on ne peut plus romantique) qui n'est autre que du mérou à tâches orange.

    Oubliez aussi les standards d'hygiène. Les poissons sont certes d'une fraîcheur irréprochable (en tout cas que nous n'avons pas eu à déplorer pour l'instant) mais le gentil indien qui vous le prépare sur un billot pas forcèment, lui, fraîchement lessivé, l'empoigne de ses mains noires essuyant ensuite son couteau sur son tablier qui ceint sa taille et dont la couleur indéfinissable témoigne de plusieurs jours de marché.

    Il faut bien se fabriquer des anticorps, nous vivons dans une société beaucoup trop aseptisée !!!!!!!

    Ils sont néanmoins irrésistibles quand ils veulent absolument connaître notre provenance et à l'évocation du nom France, eux, les aficionados du cricket, nous répondent Zinédine Zidane !! Et là, j'entends ma descendance rétorquer "le foot est universel, c'est bien connu".

    En vérité je vous le dis (un peu de "pontification" ne fait pas de mal), le Fish market ne se compare à aucun autre, il faut le vivre de l'intérieur et surtout, il faut le voir pour le croire.