MONTREAL 2008, 19 années plus loin....
Tout est intact mais néanmoins nourri de subreptices changements.
Immuable, l'Edifice des Coopérants , building de verre rose dans lequel se reflète une église gothique en plein centre-ville.
Identique, cette ville tentaculesque sous laquelle on peut rester, tel un apnéiste, sans jamais sortir à l'air libre.
Toujours cette "bi-culture" tantôt plus franco-anglophone et tantôt plus anglo-francophone, selon les quartiers, selon les activités.
Je replonge dans ce cosmopolitisme où je n'étais pas revenue depuis 1989.
Je redécouvre chaque facette de cette vie Montréalaise et je sais que les changements ressentis sont en moi.
La ville n'est pas une inconnue, elle reste simple à s'approprier mais mon regard est différent, mon esprit est changé et ce n'est pas uniquement lié à l'âge.
Je ne déambule plus dans les rues avec un bébé de 1O mois accroché à mon dos, rivé à ma chair, mais seule, mon ipod vissé sur mes oreilles.
Oh, rien de dramatique, c'est la vie tout simplement. Le bébé est devenu un magnifique bipède de 20 ans mais resté en France et je n'attends
que sa visite pour lui faire sentir cette ville qui a accueilli ses premiers pas, les deux premières années de son existence, pour vibrer avec lui de cette découverte .
Finalement, les choses sont plutôt bien faites de nous permettre de revivre cette expérience nord-américaine pour donner la possibilité à notre fils de graver dans son disque dur cortical droit des images de ses toutes premières années et de les garder, cette fois, en toute conscience.
Cela va aussi ,inéluctablement, me faire voir, sentir et agir, à travers lui, différemment et je reste là pour en parler.