La vie en compound est par définition relativement communautaire puisque nous vivons serrés les uns contre les autres comme dans un minuscule village, séparés du reste de la ville par de hauts murs entourés de barbelés et protéges en divers endroits.
Le périmètre de sécurité commence largement à l'extérieur du compound avec une voiture de police stationnée 24/24 h avec force ralentisseurs au sol hérissés de picots métalliques ( il est très déconseillé de les prendre à vitesse normale ou dans le sens contraire du "poil"). Puis un peu plus loin, deux "barbouzes" se partagent une mitraillette juchée sur une jeep et pour qui, chaque fois que nous passons devant, nous prions Allah (oui, c'est comme cela que nous l'appelons ici) afin qu'ils ne soient pas atteints subitement de Parkinson ou de narcolepsie. Encore un uniforme, armé jusqu'aux dents, dans sa nouvelle guérite en moellons en cours d'achèvement, car comme les petits cochons, après la paille, il a droit maintenant à celle en dur, le tout sera dûment recouvert d'un filet de camouflage. Aucune photo, bien sûr, n'est autorisée. Ayant simplement tenté de photographier un bougainvilliers, j'ai frisé la correctionnelle.Enfin, le poste de contrôle, à l'entrée, avec détection d'engins supposés explosifs dessous la voiture et vérification des identités.
A côté, l'Afrique du Sud, c'est le pays de Candy!!!!!!
D'aucuns ont la mine patibulaire (faut dire qu'ils doivent drôlement s'emme... toute la journée)
Avec cela, si nous ne nous sentons pas en sécurité, c'est que nous devons consulter et il restera les chambres "bunkers" de nos amis de la US Navy, derniers lieux de retranchement "just in case".
Ainsi se côtoient dans une quasi civilité une population d'origines diverses et variées. Les hommes disparaissent au petit matin dans leurs énormes 4X4 pour ne revenir que le soir mais les ladies doivent s'organiser afin de ne pas succomber à la dépression de l'inactivité.
Comme la gent féminine (entre autre interdiction) n'est pas autorisée à conduire, un mini bus est mis à disposition pour nous permettre de vaquer de nos tâches les plus besogneuses à d'autres activités plus "ludiques", la notion de "culturelles" n'ayant pas vraiment sa place ici.
Le spectacle est édifiant, tout un troupeau vêtu de longues abayas noires, battant le pavé......
Si, d'aventure, l'envie vous prend d'acheter un vêtement, sachez qu'il n'y a pas de cabine d'essayage pour les femmes. Cela se comprend, puisque les magasins sont tenus par des hommes. Au mieux, si vous êtes dans un centre commercial, vous pouvez les essayer dans les toilettes, au pire les ramener chez vous et si cela ne convient pas, vous devrez les ramener dans un délai de 3 jours, sachant que la première ville se trouve à 1h de route aller et autant retour (ce qui sous-entend de conduite saoudienne) de notre lieu d'habitation. Je vous jure que cela réfrène considérablement les ardeurs de la fièvre acheteuse.
Le mot "patience" prend ici toute sa signification. Il faut se familiariser avec les heures de prières au nombre de 6 par jour. Je passe sur les matinales qui nous réveillent systématiquement mais imaginez votre stupéfaction, lorsque, le caddy rempli de denrées, l'heure de la prière sonne, les rideaux métalliques se ferment et vous vous retrouvez emprisonnés devant la caisse, forcés d'attendre les 20 mn réglementaires avant que l'activitité reprenne. Pour ajuster votre shopping entre les heures de prière, je vous jure que ce n'est pas de la tarte.
Mais toute velléité n'est pas annihilée, je vous sens inquiets...Il reste de belles découvertes comme le souq de l'or et de l'argent où les commerçants déploient tous leurs arguments commerciaux afin de faciliter votre prise de décision.
Autre point intéressant, peu de chance ici d'être dérangés par les touristes puisqu'ils ne sont pas admis !!!!!!
Donc, de bonnes raisons de continuer l'aventure, néanmoins.......
Commentaires
je vois que tu gardes ton humour et il en faut une bonne dose pour pouvoir s'adapter à ces coutumes et ces rythmes qui ne sont pas les nôtres. Je te sais toujours pleine de ressources et vois que tes écrits ne cessent de nous enchanter, alors courage, explose nous de rires et fait nous vivre un peu ta vie. Milles bisous. Patoue
Je te sens,à nouveau, toute vivante et fébrile. C'est comme si tu venais de renaître. Je me trompe peut-être mais cette nouvelle expérience semble te redonner du souffle et embellir ta vie. J'aimerais voir tes yeux qui brillent sans doute de tous leurs feux.
Tes textes,eux aussi,sont vivants et nous emportent avec toi. Merci de nous avoir téléphoné. Je m'ennuyais de cette voix-là, précisément.
Continue de nous surprendre, c'est toujours fascinant.
N'oublie pas les photos quand tu en as.
...néanmoins... je pense que tu comptes les jours avant de t'envoler pour notre Sunny South Africa !!!
Parle-nous un peu de tes activités intra-muros ... pour t'avoir connue en expatriation, je pense que tu nous réserves des détails croustillants sur la gente féminine qui t'entoure ! A moins que tu n'aies peur du filtrage ... En cas de coup de blues, repense à nos délires d'il y a 10 ans...eich !
AMANDLA !