Le fish market représente la principale attraction de Jubail
(OK, pas de quoi faire la couverture du prochain"Courrier International" et côté "glamour", ma réputation en prend un coup mais je fais ce que je peux). Je rappelle que nous sommes quand même au bord du Golfe Persique, d'où l'activité de la pêche.
Oubliez toutes les diapositives dans vos cerveaux des poissonneries, supermarchés et autres marchés européens, alignant en jolis darnes et filets les produits de la mer. Ici, il s'agit de petits commerçants, pour la plupart indiens se jouxtant et attirant le chaland en faisant de grands gestes.
How many kilos, Mam ? est la première question que l'on nous pose et de nous montrer en le tenant à bout de bras, un énorme bestiau de 10 kg à l'ouie rose et l'oeil vif et intelligent. Oubliez aussi les noms usuels de cabillaud, sole, églefin, carrelet, ici nous avons du Blue Parrot, du red Snapper et le plus populaire le Hammour (on ne peut plus romantique) qui n'est autre que du mérou à tâches orange.
Oubliez aussi les standards d'hygiène. Les poissons sont certes d'une fraîcheur irréprochable (en tout cas que nous n'avons pas eu à déplorer pour l'instant) mais le gentil indien qui vous le prépare sur un billot pas forcèment, lui, fraîchement lessivé, l'empoigne de ses mains noires essuyant ensuite son couteau sur son tablier qui ceint sa taille et dont la couleur indéfinissable témoigne de plusieurs jours de marché.
Il faut bien se fabriquer des anticorps, nous vivons dans une société beaucoup trop aseptisée !!!!!!!
Ils sont néanmoins irrésistibles quand ils veulent absolument connaître notre provenance et à l'évocation du nom France, eux, les aficionados du cricket, nous répondent Zinédine Zidane !! Et là, j'entends ma descendance rétorquer "le foot est universel, c'est bien connu".
En vérité je vous le dis (un peu de "pontification" ne fait pas de mal), le Fish market ne se compare à aucun autre, il faut le vivre de l'intérieur et surtout, il faut le voir pour le croire.