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L'expat

  • FEMMES, FEMMMES, FEMMES

     

    Sujet "sensible" de la ménagère de plus de 50 ans péri-ménopausées ou ménopausées, peu importe : la question de la séduction. Pour celles qui se posent la question bien sûr....

    Après donc généralement plus de 30 ans de vie commune, le couple essaie de "lutter" au quotidien afin de concerver une certaine harmonie et envisager une retraite paisible. Dame Nature sait que nous ne luttons pas à armes égales. Je suspecte d'ailleurs Dame Nature d'être légèrement misogyne si on comptabilise le peu de cadeaux concédés aux femmes durant leurs vies

    Et là, il y a plusieurs catégories d'hommes....

    Celui qui avoue tout de go que oui vous avez pris un coup de vieux et que puisque vous le demandez, oui ,vous vous êtes légèrement enrobées. Mufle, goujat, mais on ne peut lui reprocher son manque de sincérité !

    Le gentil qui vous trouve magnifique en toute de circonstance même en lui collant sous le nez une photo de vous en lui montrant combien vos sillons nasogéniens se sont creusés et l'ovale de votre visage s'est relâché, bref que vous ne pouvez plus vous voir en peinture.

    A lui, finalement, on risque de lui reprocher d'être "faux-cul", il me prend pour une truffe, j'ai meilleure vue que lui, et c'est ma trombine tout de même.

    Et puis, il y a votre fils, le soleil de votre vie, juge russe à ses heures, et qui vous assène un délicat "tu n'y peux rien poussine" (oui, il m'appelle poussine), les femmes vieillissent moins bien que les hommes, c'est physiologique.

    Comment expliquer que c'est lui que vous croyez, la vérité ne sort-elle pas de la bouche des enfants ? même si j'ai un léger doute sur l'innocence de ses 26 ans.

    Mais que reprocher à la prunelle de vos yeux ?

    Rien, on assume

     

     

  • MASSALAMA SAUDI

    Il est temps de refermer la porte de la sandbox. Croyez le si vous le voulez ou le pouvez mais ce n'est pas sans émotions. Ce n'est guère l'abaya qui va me manquer ni les interdictions diverses destinées aux femmes mais les rencontres, les amitiés faites pendant ces 2 ans et demi. Cette vie communautaire forcée a des avantages de proximité mais aussi de solidarité indéniables.

    Karen Blixen parlait de ses kikuyus, moi, à l'extérieur, je retrouvais mes "tigoudous", comprenez ce mixage d'indiens , de pakis, bengladais qui dodelinent de la tête au gré de leur compréhension et même de leur incompréhension d'ailleurs (reconnaissons leur cela, ils ne sont guère contrariants).Les philippins qui vous assènent de "yes Mâââmm" ou plus souvent "sorry Mââââmm, no more stock". Les saoudiens avec leur fameux Inch Allah ponctuant toutes les phrases ou mafi, ralas, ce qui revient à dire que vous n'obtiendrez pas l'objet de vos convoitises.

    Cela requiert un ajustement perpétuel de votre cervelet pour décrypter les différents accents, s'adapter aux différentes cultures mais c'est tout ce qui fait l'intérêt d'une telle expatriation, le charme du pays étant tout à fait discutable !! Finalement et certainement bizarrement, je ne regrette pas du tout cette expérience.

    Et je me retrouve dans mon pays natal avec pour perspective excitante de nouvelle rencontre la plus probable : mon conseiller pôle emploi !!! avec ma ville morte dès 19 H et durant 2 jours consécutifs en fin de semaine, les deux saisons à venir que j'exècre à savoir l'automne et l'hiver, les manteaux noirs ou gris, les teints pâles, les habitudes, la routine. Je crains de n'être pas faite pour cela.... Et puis, cela manque cruellement de panache si je veux continuer à intéresser un tant soit peu les quelques fidèles forcés à me lire.

    Sans nouvelles aventures, finie Gigi l'expat, finies mes petites bafouilles!!!.

    Il revient donc à James la lourde tâche de m'emmener sur un nouveau terrain de jeux afin de me divertir et vous aussi par la même occasion.

  • LE DEFI DU TELEPHONE PORTABLE

    Nous l'avons déjà évoqué, ce pays manque légèrement de libertés individuelles mais nous ne reviendrons pas cette fois sur le condition féminine car parfois, cela peut être un avantage....

    Une nouvelle loi vient d'être mise en vigueur pour les téléphones rechargeables par cartes. Avec la quantité d'immigrés dans ce pays, c'est le mode le plus adopté bien évidemment.

    Le gouvernement a donc décidé que désormais on devait aller se faire enregistrer chez son opérateur avec passeport ou toute autre preuve d'identité. J'ai donc profité de la présence très temporaire de James pour me rendre à la boutique en question. Imaginez SFR ou ORANGE aux heures d'affluence, eh bien vous êtes loin du compte.....Dehors, 100 "workers" pakistanais, indiens, bengladais agglutinés le nez scotché contre la porte vitrée (au demeurant fort sale). Un Saudi au regard de braise, portant fièrement sa disdasha immaculée et son keffieh filtre les entrées car à l'intérieur, il y en a déjà 50 autres .

    J'arrive, altière, "poussez-vous, je suis une femme" car normalement il devrait y avoir une entrée spécialement conçue pour nous "sexes faibles" afin de nous soustraire aux regards mâles. Mais ai-je déjà précisé que nous vivons dans la partie de Jubail dowtown plus proche de Mumbai ou de New Delhi que l'autre partie de la ville beaucoup plus résidentielle. Nous avons toujours eu un penchant pour le "sauvage"!..... Donc la foule s'écarte telles les eaux devant Moïse, on m'ouvre, James trottine derrière moi et bien sûr en bonne française, je décrète ne pas vouloir attendre. Vous me croyez si vous voulez mais personne n'ose moufter, en France on se ferait lyncher pour moins que cela.

    Je suis donc immédiatement prise en charge par le seul élément parlant à peu près l'anglais, copie de la SIM carte, copie du passeport, ça se complique au moment d'enregistrer les données sur l'ordinateur, ils ne sont guère habitués aux passeports français. Nous vérifions quand même les données inscrites, ce n'est pas comme si nous n'avions pas confiance mais quand même... et on nous dit que tout est en ordre et que nous pouvons repartir en paix.

    Je ne me suis pas servie de mon téléphone de suite mais j'ai découvert deux jours plus tard avec horreur alors que James était reparti sur son chantier que mon téléphone était en "appel d'urgence uniquement". J'ai patienté encore deux jours mais ma patience étant comme chacun le sait toute relative, j'ai demandé à un chauffeur de me reconduire à la boutique STC (Saudi Telecom Company).

    Même scénario d'apocalypse, autant de workers outside and inside. Je force à nouveau le passage, suivie cette fois par mon chauffeur qui parle arabe, ça peut servir. Le saoudien de l'entrée est beaucoup moins séduisant que le premier et je balaie mine de rien l'assitance d'un coup d'oeil rapide pour voir si je le retrouve dans cette foule bigarrée entre les loungui du Bengladesh et les dhotis indiens.

    Re-explications, j'en rajoute, théâtrale, en disant que je suis déjà venue en  et que je suis au  bord des larmes. Recopies de tout le bazar pendant que mon saoudien (le moche) fait quand même preuve d'une extrême civilité en m'expliquant qu'il connaît qu'une seule phrase en français "je suis fatigué" et de lui répondre "moi aussi" tout en maugréant "tu ne peux pas savoir à quel point de ton pays"....A défaut de ressembler à George Clooney, il est efficace car ô miracle, mon téléphone se remet à émettre des signes de vie. Je remercie chaleureusement tout le monde, je les embrasserais si je pouvais, Choukran, Massalama, enfin reconnectée au monde...Je ressors tenant mon téléphone comme le St Grâal. Le lendemain, je reçois un message de STC en arabe mais comme mon N° de passeport y figure, je vais m'enquérir, inquiète , de la traduction auprès de l'office du compound . C'était juste pour m'informer que tout était en règle.

    HAMDOULLAH !!!!!