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L'expat - Page 5

  • DES CHIFFRES ET DES LETTRES

    DSCN1428.JPG   Chaque famille a déjà testé au moins une fois dans sa vie l'expérience ô combien enivrante du shopping chez le géant Suédois du meuble en kit à l'enseigne Bleue et Jaune.

    Il n'est généralement guère aisé de se retrouver dans cette faune aux noms singuliers et aussi romantiques que Grönska,Uddgrund, Karlstad ou Poäng, vous en conviendrez. Phase 1, répertorier sur un petit livret distribué à l'entrée et doté d'un mini crayon les références de nos choix et phase 2, aller quêter dans le dédale des allées et sections les objets de nos convoitises. Les initiés me comprennent......

    Ici, nous devons surmonter un autre problème : les chiffres.

    Passons sur le fait que certaines étiquettes ne sont pas marquées en chiffres romains, le véritable enjeu c'est de collecter nos achats dans ce fameux labyrinthe dont cette fois les ailes et sections sont écrites en arabe. Là, vous regrettez sincèrement de ne point être polyglotte car souvent les gentils bonshommes , eux aussi jaunes et bleus, sensés vous renseigner, ne savent le faire que dans leur langue maternelle qui est ni le suédois, ni l'anglais. Une folle envie de jeter votre liste dûment répertoriée et de vous enfuir à toutes jambes vous prend mais votre entêtement et votre bonne éducation vous permettront d'arriver à la caisse poussant fièrement votre caddy rempli avec dans les yeux une lumière qui clignote et qui signifie : " VINI,VIDI,VICI".

    Toujours dans le même esprit, James ayant aussi comme surnom "Nicolas le Jardinier", a décidé de faire des plantations dans notre m2 de lopin de terre. Direction la pépinière (nursery en anglais mais non, nous n'avons pas envie d'adopter). Pour le choix, pas de problèmes, les plantes et les fleurs, c'est facilement identifiable mais pour connaître le prix, nous devons nous livrer à une nouvelle gymnastique. Le Grand Sidi enturbanné, responsable des lieux, traçant avec son doigt dans sa paume les chiffres, en arabe of course et ponctuant le tout de longs jets de crachats au sol. Au passage, je lorgne si cela n'atterrit pas dans mes pots. Mon tendre époux a une longueur d'avance sur moi et semble comprendre, marché conclu !!!!!!

    Et de me précipiter sur la première librairie afin d'acquérir un dictionnaire et d'y apprendre, au moins dans un premier temps, le décryptage des chiffres et de paraître, dans un futur que je souhaite proche ,moins ahurie, NA. 

  • Que c'est beau la vie !!!!!

    DSC03018.JPGDSCN1431.JPGAutres lieux, autres moeurs,

    j'ai découvert ici entre autres charmes des salons de coiffure déjà évoqués, une nouvelle technique d'épilation..... L'épilation au fil : Technique qui fait fureur aux USA, soit-disant, et qui apparaît en Europe (préparez-vous ladies), il n'en reste pas moins que c'est une technique millénaire surtout en Inde, en Iran et en Turquie, on l'appelle d'ailleurs épilation indienne.

    Avec un fil à coudre dûment torsadé, "l'esthéticienne" (il vaut mieux débuter par quelqu'un qui maîtrise la pratique, l'auto-mutilation ayant un principe de base sadique que je ne cautionne pas), un morceau de fil coincé entre les dents, fait des mouvements de grand écart en ciseaux avec le reste, attrape le poil (je précise des sourcils) entre ces tenailles et tire d'un coup sec. Imparable, redoutable !!!!

    A en voir les larmoiements, éternuements et autres rougeurs qui s'ensuivent, je ne doute pas de l'efficacité de la méthode, ni de son hygiène d'ailleurs mais j'ai préféré passer mon tour. Je ne peux pas être de toutes les expériences, quand même !!!!!! Il ne va sans dire que pour le bikini, ce n'est pas vraiment entrer dans les moeurs, ou alors "à la ville" ou dans le secret des alcôves.

    Vous ai-je parlé de Mofassel ? My "houseman" comme on dit ici. Il est officiellement en charge du nettoyage des piscines du compound mais il est venu sonner à ma porte pour offrir ses services de nettoyage de la maisonnée. Vu le tarif horaire, il serait "ballot" de ne pas en profiter au moins James sait pourquoi il travaille si fort. On ne trouve que des hommes ici, dévoués aux menus travaux, et tous viennent d'Inde, du Pakistan ou du Bangladesh. Autant dire qu'avec cette population là, l'échange en anglais est parfois laborieux.

    Nous avons donc eu notre première expérience avec Mofassel, si j'ose m'exprimer ainsi, et certaines fois, nous nous sommes regardés, bouches bées, les yeux ronds, gestuelle évidente chez les bipèdes signifiant le manque de compréhension mutuelle. Quand il m'a demandée dans son anglo-bengali si j'avais un seau (bucket en anglais), force est de reconnaître que je n'avais aucune idée de quoi il  pouvait bien s'agir. J'ai donc suivi ses pieds nus à la peau sombre et tannée à la cuisine pour avoir une explication imagée. Fort dépité de ma réponse négative, je lui ai promis de m'en procurer un au plus vite et j'ai donc fait l'acquisition d'un magnifique bucket tout en plastique "made in China" et je gage que Mofassel sera le plus heureux des hommes demain. Je plaisante mais la vie de ces pauvres ères n'est guère enviable, séparés de leurs familles restées dans leur pays d'origine, ils travaillent sans arrêt pour pouvoir retourner chez eux quelques mois tous les deux ou trois ans. Mon fils a déjà fait la remarque que Mofassel avait ,sans le savoir ,frappé à la porte de Mère Térésa ....... Ajoutons aussi que pour 4 €, on vous repasse 10 chemises, je ne vais tout de même pas passer à côté de cela.

    Bon, je ne suis pas devenue qu'une "lazy girl" dédiée à ne rien faire, j'essaie tout de même de faire travailler mon petit cervelet en prenant des cours d'anglais avec Gareth, instructeur à la Royal Navy britannique, qui m'a gentiment proposée ses services, gratuitement, sans doute par pure charité chrétienne, et sous le chaperonnage de son épouse Sue ( précision nécessaire pour pallier les pensées concupiscentes de certains et surtout certaines....)

    C'est carré, comme à l'armée et j'ai du "homework" à faire mais il prend son rôle très à coeur et même si je n'ai pas l'intention de lire shakespeare dans le texte, ne nous mentons pas , je ne veux pas le décevoir.

    Dans un tout autre style, j'ai rencontré hier mon voisin direct, un superviseur de la Marine Américaine cette fois, tout de treillis vêtu qui voulait savoir qui était cette nouvelle tête. Il m'a informée que je pouvais aller cogner à sa porte si j'avais besoin. J'ai reçu une interdiction formelle de mon époux, il faut dire que le Yankee répondant au prénom de Jean est célibataire et semble très affectueux avec toutes les ladies. Par contre, je crois qu'il peut se procurer les denrées interdites dans ce pays comme le porc et en insistant un peu, je suis sûre que l'on peut l'arroser d'une bière ou d'un verre de vin. Ils sont forts ces américains, Yes they can !!!!!

    C'est tout pour aujourd'hui sur ma petite vie faite de rencontres quotidiennes, il est des plaisirs simples ......    

  • HAIRDRESSER

    DSC03010.JPGMe voici donc arrivée depuis une dizaine de jours au Moyen Orient, en Arabie Saoudite pour être plus précise mais mes fidèles ont déjà eu droit à mes divagations épistolaires. 

    Vous méritez donc de lire une de mes dernières aventures. Trouver un salon de coiffure tient dans ce pays du parcours de la combattante.

    Des barber's shops pour hommes sont à tous les coins de rues mais pour les femmes ce sont autant de lieux tenus extrêmement secrets tels les gynécées d'un harem. Pas de devanture, pas de nom ou alors dans la langue locale que je ne maîtrise pas encore, une porte indiquée par un commerçant voisin à laquelle il faut sonner. Je m'exécute, la porte s'ouvre, je n'ose entrer et la porte se referme brutalement sur mes pieds. James, resté dehors, me regarde interloqué. Est-ce mon faciès qui ne convient point ? Je resonne et cette fois j'entre. Une jeune fille est planquée derrière la porte, je lui demande si elle est coiffeuse et elle me répond par l'affirmative. Au moins suis-je à la bonne place!!!! Bon, on se croirait plutôt dans une maison close, pas de fenêtres sur l'extérieur (afin de ne pas être vues), quelques bacs indiquant que nous sommes bien dans un salon de coiffure. La jeune Philippine pratiquant un anglais moyen mais pas le même que le mien essaie de se conformer à mes instructions dans un enthousiasme très relatif.  Enfin, je ressors le cheveu au moins propre et pour 10 € (payables à l'avance), je ne dois pas être très regardante. Mon tendre époux m'attend dans la voiture , visiblement soulagé de me voir ressortir et m'assure de la réussite de l'opération. Myope et faux-cul avec ça....... Je n'ai pas testé les autres services mais je gage que je ne leur confierai pas des ciseaux mais c'est une expérience, qui, à défaut d'êre concluante est originale et amusante. J'ai toujours eu beaucoup d'autodérision. !!!!!

    Chacun sait l'attention que je porte à mes cheveux que je confie toutes les semaines à des mains professionnelles et amies, peut-être ici, vais-je revoir mes critères de séduction à la baisse.....

    Dans un tout autre registre, je vous recommande l'usage des toilettes publiques, à la turc, bien sûr, l'abaya coincée entre les dents.......

    Et que dire des avions de ligne; avant de décoller, nous avons droit au "muezzin" qui avec son "Allahu akbar"" Dieu est le plus grand" nous garantit ainsi que le ciel ne nous tombera pas sur la tête comme le craignaient tant nos ancêtres les gaulois. Ainsi soit-il !!!!