Renouant avec les problèmes de sommeil, je décidai d'avoir recours à un massage shiatsu, littéralement "pression des doigts", thérapie d'origine japonaise, comme chacun le sait.
Et là, je ne peux m'empêcher d'établir un parrallèle entre ce que j'ai déjà connu en Europe et ce que j'ai vécu hier, ici, en Amérique du Nord..... sans doute encore une différence de cultures ou alors ma forte proprension à tomber sur des "cas".
En France, je me rends chez la masseuse qui me reçoit dans son cabinet ultra zen en kimono (inspiration japonisante oblige) afin d'être à l'aise pour tourner autour de moi.
Hier, j'ai vu débarquer à mon domicile un grand escogriffe, routard, sac à dos, effluves de mâle transpirant venant titiller mes narines.
Il s'est subitement penché, buste et tête en avant pour ramasser dans un élastique au sommet de son crâne ses dreadlocks. Le ton était donné...... Il s'est quand même lavé les mains (quelques notions d'hygiène n'étant pas pour me déplaire).
Ajoutons que mon rasta se fait appeler "maestro" en toute simplicité et tout ce brassage de cultures était pour le moins "confondant".
Nous en étions donc encore aux civilités, autant dire les "préliminaires" mais il a fallu entrer dans le vif du sujet.
N'ayant pas un espace suffisant dans mon salon, ni les structures adéquates pour répondre aux désirs de mon "maître" qui insistait sur un lieu de confort, je lui proposai en toute innocence la grande surface plane de mon lit king size.
Je décèle déjà dans l'oeil concupiscent de certains et surtout certaines, une lueur disant "ben voyons". Mon tendre époux, lui-même, peu inquisiteur en temps normal a demandé le détail de la séance, sa confiance légendaire en moi ayant subitement trouvé ses limites.
L'apogée de cette étrange rencontre fut quand même quand mon gourou, avant que je ne prenne place au centre du lit, se déboutonna le jeans, se retrouva en caleçon et déclara tout de go qu'il était ainsi "confortable". Priant pour qu'il s'arrête là dans sa définition , réprimant un fou rire en pensant aux avertissements d'amie de ne pas recevoir n'importe qui chez moi et imaginant la tête de ladite amie devant la scène (n'est-ce-pas Anne ?), j'essayais de trouver trouver une normalité à la situation. Il s'est gentiment inquiété de mon propre confort et lui ai vivement assuré qu'ainsi couverte de haut en bas par un survêtement monacal, je me sentais très bien.
Heureusement, j'ai eu les yeux fermés pendant toute la séance et ainsi je me suis concentrée sur autre chose que la vision de cet homme tournicotant sur mon lit en petite culotte.
Le reste, au risque de décevoir mes lecteurs, fut très professionnel (je suis restée quand même très consciente, on ne sait jamais...) et 2H30 plus tard, mon "maître yogi" s'est envolé en me susurrant de me reposer. Je me suis quand même levée peu après un peu inquiète de le trouver nu comme un ver en pleine méditation dans mon salon mais non, rassurez vous, il était bel et bien parti.
Au moins, j'en ai eu pour mon argent et l'avenir jugera de l'efficacité de cette expérience que je vais faire partager à mon curieux de mari. Bien fait pour lui....